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Écrire en période de confinement

Les projets d’écriture poétique à domicile et en ligne se multiplient depuis le début du confinement en Suisse. Aujourd’hui, c’est la RTS qui propose au grand public de prendre la plume et d’écrire sur la liberté. Ce projet, «Liberté poétique!», est lancé par la RTS Culture, en partenariat avec le Printemps de la poésie et le Musée d’art de Pully. Plus largement, c’est l’occasion de faire le point sur les diverses propositions qui circulent actuellement.

Sur mes refuges détruits
Sur mes phares écroulés
Sur les murs de mon ennui
J’écris ton nom

Pour fêter l’anniversaire du célèbre poème «Liberté» de Paul Éluard paru le 3 avril 1942, la RTS Culture, par le biais de la journaliste Anne-Laure Gannac, propose de faire résonner le texte écrit pendant la guerre avec notre situation de confinement. Loin de renvoyer au même contexte, le poème fait pourtant étonnamment écho à nos vies confinées.

Sur la santé revenue
Sur le risque disparu
Sur l’espoir sans souvenir
J’écris ton nom

Pourquoi ne pas écrire un poème sur la liberté et la situation actuelle? La RTS vous propose de vous inspirer de ce poème, plus largement, par le mot «liberté» et ce qu’il représente pendant la quarantaine. Pour participer, rédigez un poème entre 4 et 16 vers. Puis, envoyez-le, avec vos nom et prénom, à l’adresse liberté@rts.ch. Une fois le confinement levé, si les circonstances le permettent, nous nous retrouverons autour de la version originale du livre d’artiste «Liberté, j’écris ton nom» de Fernand Léger, exposée au Musée d’art de Pully, pour écouter un comédien donner voix aux textes reçus et, plus largement, fêter ensemble la liberté par la poésie.

Sur l’absence sans désir
Sur la solitude nue
Sur les marches de la mort
J’écris ton nom

Une floraison d’initiatives: haïkus, pantoums et autres effets en cascade

La poésie continue ainsi de circuler dans cette période de confinement avec toujours plus de créativité de d’innovation. Outre le projet lancé par la RTS Culture, le public peut également s’adonner à la créativité par les mots avec le concours de haïkus lancé sur Twitter par le Printemps de la poésie, ou suivre les «Poèmes de la quarantaine» qui sont publiés sur la page Facebook du festival les mardis et vendredis.

Citons aussi Odile Cornuz, qui très vite, dès le 22 mars, a proposé d’écrire des pantoums en temps de pandémie. «Oui, le pantoum! C’est une forme fixe, poétique, dont le nom vient du malais (comme celui du pangolin; la boucle est bouclée) à faire vivre et puis pan!», écrit-elle. Odile Cornuz publiera sur son site les poèmes reçus et collectés https://www.odilecornuz.ch/pantoums/.

Pantoum, sobre définition: 

  • Suite de quatrains à forme fixe (octosyllabes ou décasyllabes à rimes croisées), dont le nombre est illimité mais doit être supérieur à six;
  • Les deuxième et quatrième vers de chaque strophe sont repris pour les premier et troisième vers de la suivante;
  • Le dernier vers du poème reprend le premier;
  • Les thèmes développés alternent les préoccupations intérieures et extérieures…

Le site virusolidaire.ch tente également de mettre au jour le jour en évidence des actions ou des petites choses positives et de la poésie. L’idée est résumée ainsi: «Un collectif de plumes qui souhaite mettre en évidence des choses positives en ces temps troublés, profiter de ces moments de retraite à la maison pour partager réflexions, textes ou poésie ou proposer des activités solidaires». Chacun est bienvenu pour proposer un texte qui pourra ensuite être mis sur le blog.

Plus largement, nous retrouvons diverses initiatives d’effets d’expansion, par exemple en envoyant des poèmes à ses connaissances, par le biais de Poem Exchange (Heike Fiedler) ou Poésie en cascade (Sylvain Thévoz).

Des initiatives simples et créatives en ce printemps de la pandémie! Nul ne pourra dire qu’il n’était pas invité à être un peu en poésie en cette période de confinement.

Sandra Willhalm