En 2024, trois ouvrages poétiques ont été publiés aux éditions Bernard Campiche dans une nouvelle collection dédiée à la poésie. L’éditeur a répondu à nos questions à ce sujet.
La création d’une nouvelle collection intervient parfois lorsque des contraintes matérielles empêchent la publication d’une œuvre achevée. C’est ainsi que Bernard Campiche explique la création de sa dernière collection dédiée à la poésie. Quand Jacques Probst, dont ces textes de théâtre et des extraits en prose avait déjà été publiés chez l’éditeur, lui remet ses Poèmes pour Marie, il ne peut les publier dans les formats habituels; le nombre de pages et l’épaisseur du papier ne suffisant pas pour les relier. Bernard Campiche, comme il le dit lui-même, « tient à valoriser toutes les formes que lui confient les auteurs et les autrices fidèles à sa maison d’édition ». Il cherche alors à s’adapter à cette nouvelle proposition de Jacques Probst pour éditer cette œuvre poétique inédite. Avec un papier plus épais, il parvient à publier l’ouvrage qu’il qualifie de « chef-d’œuvre ».
Toujours selon l’éditeur, « cette nouvelle collection témoigne ainsi de la priorité donnée aux productions textuelles et aux auteurs plutôt qu’à une ligne éditoriale prédéfinie ». Pour lui, écrire de la poésie relève d’une nécessité pour l’ensemble des auteurs sélectionnés, dont la prose présentait déjà une dimension poétique. L’accompagnement de leurs projets devient alors le principe qui guide les choix éditoriaux.
Quelques éléments restent en outre importants aux yeux de l’éditeur, à l’instar de l’unité d’une œuvre ou encore du style propre à chaque auteur. Par ailleurs, Bernard Campiche dit manifester des préférences personnelles pour certaines formes poétiques qui le touchent davantage, telles les formes poétiques visuelles. Le travail de l’éditeur consiste ensuite, selon lui, « à unifier le texte, mais toujours en consultant l’auteur qui découvre ses poèmes mis en page ». Bernard Campiche tient à rester notamment attentif à la ponctuation, aux vers, aux rimes ou encore à la présence ou non de titres. Il explique finalement que l’édition de poésie relève avant tout d’un art, et ne peut être motivée par les aspects financiers.
Outre les poèmes écrits par Jacques Probst à sa fille, deux autres ouvrages ont été publiés, et arborent la couverture rouge de cette nouvelle collection : Les Mots humains de Laurent Koutaïssoff et Fresco stasera de Marina Salzmann. D’autres projets poétiques sont déjà en préparation, avec notamment des poèmes de Laurence Verrey à paraître ce printemps et de Stéphane Blok cet été.
Morgane Heine