111 événements à ce jour ; c’est une véritable prolifération printanière qui s’installe aujourd’hui sur la Suisse romande. À l’image du programme de la troisième édition du Printemps de la poésie, qui vient d’être mis en ligne. Programme complet
Le programme complet du Printemps de la poésie 2018 a été mis en ligne. Avec plus d’une centaine d’événements, l’élan poétique de cette troisième édition se révèle particulièrement impressionnant : qualité et quantité. Des invités internationaux tels Charles Pennequin, Esther Tellermann, Salah Stétié, André Velter, Valère Novarina participeront à la prolifération de l’énergie poétique pendant la quinzaine. Mais c’est aussi toute la scène poétique romande qui sera en effervescence : soit par des événements multiples aux quatre coins du pays, soit par l’anthologie vidéo des poètes romands (avec le journal Le Temps). La cohérence du festival tient avant tout à son ancrage géographique et à son thème : les marges au centre. Avec une cinquantaine d’intervenants lors des Assises, des actions pendant le mois (campagne d’affichage, forum) et plus d’une centaine de propositions lors du festival, la Suisse romande connaît une spectaculaire montée en force de la poésie. Qui pourrait encore parler de « crise » ? La poésie sort de son hiver.
Inutile de faire la liste vertigineuse de tous les événements, mais quelques moments phares et découvertes peuvent servir d’ancrage pour commencer à explorer cette jungle poétique. Le premier jour du festival s’ouvre en effet par une envoûtante croisière poétique nocturne sur un fleuron de la CGN. Avec le professeur Laurent Jenny et le Théâtre de Vidy (spectacle Luxe, calme de Mathieu Bertholet), nous flotterons dans une atmosphère étrange consacrée aux voyages poétiques dans le pays des morts (volontaires). Puis, le mercredi 14, nous pourrons partir en orbite poétique à la bibliothèque de l’EPFL avec le poète américain Eduardo Kac. Pour la soirée de l’équinoxe (21 mars), l’Université de Lausanne propose un événement en collaboration avec la Collection de l’Art Brut : Charles Pennequin et deux comédiens feront monter l’énergie incontrôlable des écrits bruts ou des performances contemporaines (un événement concocté par Vincent Capt et Laurence Iseli). Enfin, le festival s’achèvera avec un projet complètement innovant, Dark Mirror, ou la visite poétique d’une exposition avec de la réalité augmentée. Un projet technologique et créatif un peu fou qui allie la poésie à l’exposition Je suis ton père de la Maison d’Ailleurs. Des poètes du XIXe siècle comme des Jedi, deux empereurs, deux républiques à sauver. Il sera possible de scanner les œuvres de l’exposition Maison d’Ailleurs et de vivre des immersions au-delà des frontières des catégories établies. Un finissage festif, loin du côté obscur de la force, servira de feu d’artifice à ces trois semaines d’incroyable densité poétique. Cette année plus que jamais, la poésie s’offre partout et pour tous.
Marie Thorimbert
Le 13 février le matin à Dorigny