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Résidences virtuelles, acte 3

Après Sylviane Dupuis, Sylvia Härri, Sylvain Thévoz (mai à août 2015), Pierre Chappuis, Claire Genoux et Marie-Laure Zoss (novembre 2015 à février 2016), le site poesieromande.ch ouvre à nouveau ses résidences virtuelles. Pendant quatre mois, trois poètes vivant en Suisse francophone donnent un accès à leur atelier : qu’il soit une chambre d’écriture, une cuisine ou simplement un écran d’ordinateur. Aussitôt, nous entrons dans l’intimité d’une démarche, dans un accompagnement du poète et de son espace de création. En septembre, trois nouveaux poètes accèdent à cet espace virtuel qu’ils doivent eux-mêmes façonner.

 

Dès le mois de septembre, Gaia Grandin, Patrice Duret et Pierre-Alain Tâche seront les résidents du site poesieromande.ch. Née en 1984 à Chênes-Bougeries, Gaia Grandin est l’auteure de Faoug (Cheyne, 2013), premier recueil remarqué pour lequel elle a reçu le prix de la Vocation, qui emmène le lecteur entre terre, lac et ciel dans des poèmes remarquables tant par leur concision, leur rythme, l’intensité de leurs images que par le discret jeu d’échos qui se crée au fil de cette traversée presque silencieuse. Diplômée de l’Institut littéraire suisse à Bienne, elle a reçu en 2014 la bourse Fell-Doriot ainsi que la bourse culturelle de la Fondation Leenaards.

 

Auteur de plus d’une dizaine de livres, Patrice Duret, né en 1965 à Genève, est aussi bibliothécaire et éditeur ; il a fondé en 2004 la maison d’édition Le Miel de l’Ours qui publie aussi bien des poètes jeunes et prometteurs que des grands noms comme Jacques Chessex ou George Haldas. Lauréat du prix Edouard Rod et du prix Pittard pour Le Chevreuil (Zoé, 2004), Patrice Duret mène une œuvre qui explore les potentialités de la langue tantôt en vers libres, tantôt en vers réguliers. On l’aura compris, pour l’auteur de Joueur de pives et de Pixel Corazòn (Samizdat, 2014) la poésie a quelque chose à voir avec le jeu. Non pas un jeu gratuit mais un jeu où l’on « joue pour de vrai ».

 

Enfin, Pierre-Alain Tâche, né en 1940 à Lausanne, l’aîné des trois résident-e-s de poesieromande.ch pour cette saison poétique, continue sa quête entamée il y a une cinquantaine d’années. Lauréat du prix Schiller et du prix Roger-Kowalski, il est notamment l’auteur de L’État des lieux (Empreintes, 1998), de L’Ombre d’Hélène (Zoé, 2015) et de La Quête continue (éd. de la revue Conférence, 2016). On se réjouit d’avance de la façon dont il s’appropriera la résidence virtuelle, lui que le Dictionnaire de poésie[1] qualifie de « poète du lieu ».

 

Ces trois poètes d’horizons, d’âges et d’expériences différents, livreront des textes dès le mois de septembre, du seuil de l’automne jusqu’au seuil de l’hiver. De quelles couleurs, de quels chants et de quels silences tapisseront-ils les murs de leur résidence virtuelle ? Nous embarqueront-ils dehors, sur des tapis de feuilles orangées par l’été brûlant qui s’achève ou dans la chaleur et l’intimité d’un atelier ? Réponse dès le début du mois de septembre.

 

Romain Buffat

[1] Dictionnaire de Poésie, de Baudelaire à nos jours (dir. Michel Jarrety), Paris : PUF, 2001.