Lors de la soirée de gala du Printemps de la poésie 2023, la collection Close Poetry II a été dévoilée au public, faisant la part belle à des œuvres poétiques et filmiques qui valorisent le paysage sous toutes ses formes. Une occasion de revenir en détail sur cet événement et de retrouver les films sur la plateforme ptyxel.net.
Image littéraire, image cinématographique
Lancé en 2021, la collection Close Poetry offre un nouveau regard sur la poésie en Suisse romande à travers une anthologie de courts-métrages. L’idée du projet est simple: proposer à cinq réalisateurs en Suisse de choisir deux poèmes anonymisés de poètes confirmés pour les mettre en image différemment. La seule contrainte imposée à la réalisation de ces vidéos est leur ancrage dans un paysage, « qu’il soit urbain ou de campagne, de plaine ou de montagne, de jour ou de nuit ». Les poèmes sont mis en voix par des acteurs, choisis par la production, et intégrés aux films par les réalisateurs. La première saison de la collection est sortie en 2021. Une nouvelle manière de faire poésie à l’ère multimédia!
De la plume à la pellicule
Pour cette deuxième volée, cinq films ont été réalisés portant le titre des poèmes sélectionnés, avec des propositions esthétiques, parfois radicales, et des nouveautés par rapport à la collection précédente. Le premier clip, signé par Geoffroy Dubreuil, s’intitule Friche/Abrase. Il se fonde sur des poèmes d’Anne-Sophie Subilia et de Pierre-Alain Tâche. Des serres brûlées par le soleil laissent place progressivement à des vagues sur le lac. Le second court-métrage Chants d’entre les immeubles / L’herbe noire a été réalisé dans les montagnes par Sayaka Mizuno à partir de textes de Julie Delaloye et Stéphane Blok. Pierre Schlesser, pour sa part, s’est inspiré des poèmes écrits par Timba Bema et Françoise Matthey pour Poème inédit / L’Arche des fous. Enfin, les poèmes J’ai vu le vent paraître / Le futur antérieur d’Olivier Beetschen et d’Isabelle Sbrissa puis de Parades / Le rêve du ventre de Julien Burri et Eric Duvoisin ont été réalisés respectivement par Marí Alessandrini et Amalia de Stoppani. Marí Alessandrini est partie sur des images du Japon, alors qu’Amali de Stoppani a joué sur les incrustations.
Échos filmiques / poésie en miroir
La soirée de gala du Printemps de la poésie avait pour but de dévoiler en exclusivité la deuxième saison de la collection Close Poetry, en plus de donner le nom du gagnant du concours de poésie Je est une autre. Elle s’est déroulée en deux temps: la projection de chaque clip poétique était suivie d’une discussion avec le réalisateur ou la réalisatrice, les poètes, qui redécouvraient le court-métrage. Les discussions, très riches, étaient nourries par l’éclaircissement des intentions des artistes et la reconnaissance du travail de l’autre, ce qui pouvait amener à une découverte curieuse, à des adhésions fortes mais aussi, parfois, à une surprise, voire à une prise de distance, des écrivains. Des prolongements ou des différences étaient visibles entre les médias des courts-métrages. Enfin, ceux-ci ont également permis de jeter un nouvel éclairage sur la part inexplorée, irrévelée même, des poèmes.
Retrouvez tous les courts-métrages de la collection Close Poetry II sur le site ptyxel.net!
Janett Donis